Atlantique-Japon Actualités

13 03 2004
Comment offrir un cadeau au Japon ?

Noshi-BukuroTrueLe dimanche 14 mars s’est déroulé à la Man­u­fac­ture des tabacs une après midi sur ce thème. (Lire la suite…)

Organ­isé par l’association Atlantique-​​Japon, sous la direc­tion de Tomoko Nakayama, cette man­i­fes­ta­tion a rem­porté un franc suc­cès mal­grès le car­naval de Nantes qui se déroulait au même moment à quelques pas de là. Petit compte rendu en images…

Le pliage du papier “orikata” ((おり)(かた))

La manière de con­fec­tion­ner les noshi-​​bukuro fait par­tie d’un art tra­di­tion­nel japon­ais. Cet art est appellé “orikata” (manière de pliage) et se dis­tingue de l’”origami”, pliage du papier plutôt des­tiné aux enfants.

Orikata désigne la manière de plier le papier d’emballage pour les cadeaux et compte, dit-​​on, plus de cinq cents possibilités.

L’histoire de cet art remonte jusqu’au XVème siè­cle (l’époque Muro­machi). Il fut un élé­ment pro­pre aux samouraïs (Buk­ereiho) et se répan­dit au milieu poulaire à la fin du XVI­Ième siè­cle (l’époque Edo)

Noshi-​​bukuro (()()(ぶくろ))

Au Japon, quand on offre de l’argent, il existe une cou­tume qui con­siste à déposer ce présent dans une enveloppe spé­ciale­ment conçue à cet usage.

L’enveloppe qu’on utilise lors d’évènements heureux, comme le mariage ou la nais­sance, est appel­lée “Shugi-​​Bukuro” (enveloppe des céré­monies rejouis­santes) ou “Noshi-​​Bukuro” (enveloppe avec de l’ormeau).

La tra­di­tion veut que l’enveloppe soit décorée d’un noshi et d’un mizuhiki (voir ci après). La couleur du papier de l’emballage est à l’origine, blanche et rouge, com­bi­nai­son sym­bol­ique qui agré­mente n’importe quelle fes­tiv­ité ; mais aujourd’hui, il y en a plusieurs variations.

Le Noshi-​​Bukuro est accom­pa­g­née d’un mot écrit sur une bande de papier blanc qui pré­cise la final­ité de l’argent. Les bil­lets de banque sont de plus entourés d’un papier blanc.

Noshi (()())

Le Noshi est une bande d’abalone (Ormeau) préal­able­ment séché, puis bien étalé. Elle est util­isée pour puri­fier le cadeau, car on con­sid­ère que les fruits de mer puri­fient les objets. Le Noshi est aussi un sym­bole de longevité et d’éternité du bon­heur puisqu’il est bien “étalé”. Il est enveloppé dans un papier blanc et rouge de forme exag­o­nale, fixé en haut à droite du cadeau.

Aujourd’hui, ce n’est plus que l’emblème ordi­naire d’un cadeau, et on peut observer plusieurs sortes de styl­i­sa­tion de noshi. On rem­place même par­fois ce noshi par l’inscription en car­ac­tères hira­gana du mot lui même (のし).

Mizuhiki ((みず)(ひき))

Cor­don­net tra­di­tion­nel fait de plusieurs fils pour emballer un cadeau ou une enveloppe. La façon de nouer les ficelles est elle aussi un art qui per­met de sub­tiles dis­tinc­tions. Les couleurs des brins vari­ent selon les cir­con­stances : or et argent pour le mariage, blanc et rouge pour d’autres occa­sions, blanc et noir ou argent pour les céré­monies de condoléances.

Dans une occa­sion plus réjouis­sante, les com­bi­naisons de la grue et de la tortue sym­boles de longevité, ou du pin, bambu et prunier, sym­boles du bon­heur, y sont fréquem­ment représentées.

Noshi et mizuhiki sont égale­ment util­isés pour orner le cadeau. Pour les présents les moins formels, ils sont directe­ment imprimés sur le papier d’emballage.

Furoshiki (()()(しき))

Il s’agit d’une etoffe carré de soie ou de coton, sem­blable à un foulard. On l’utilise pour envelop­per des acces­soires ou des cadeaux pour en faciliter le trans­port et par respect tant pour le présent qui y est con­tenu que pour le des­ti­nataire du cadeau.

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