Le nouvel an est, au Japon, la période de vacances la plus importante de l’année. La plupart des magasins (y compris les banques, si vous voyagez au Japon à cette période, prévoyez vos devise en partant) ferment pendant les trois jours qui suivent le premier janvier, et les familles se réunissent pour passer ce moment ensemble. (Lire la suite…)
Le nouvel an japonais porte le nom de “Oshôgatsu”, ce qui à l’origine, désignait un rituel où on accueillait le Dieu de l’année nouvelle dénommé “Shôgatsu-sama” ou Toshigami-sama. On pensait que Shôgatsu-sama habitait une haute montagne dont il descendait pour apporter bonheur aux gens. Autrefois, afin de préparer la fête du premier de l’an, les gens commençaient à préparer la fête dès le 13 décembre. A cette époque, tout le monde avançait en age au début de l’année.
Aujourd’hui encore, les Japonais ont tendance à considérer les années comme indépendantes, chaque année offrant un nouveau départ. En conséquence, tout ce qui est en cours doit se terminer avant la fin de l’année. Le japonais organisent généralement des fêtes, au sein de leurs sociétés, clubs, … pour laisser derrière eux les rancoeurs de l’année passée. Ces fêtes portent le nom de bônenkai.
Les maisons sont décorées par des objets faits de pin, bambou, prunier. Le Kadomatsu par exemple est une décoration faite de pin en l’honneur de Toshigami-sama. Cette décoration prend place dans l’entrée des maisons, afin d’accueillir le Dieu et éviter la malchance. Une corde de paille appellée Shimekazari, orne également les foyers Japonais, une orange amère (pour la prospérité) ainsi qu’une variété d’algue séché (comme symbole du bonheur) y est accroché. Le Shimekazari sépare l’intérieur de l’extérieur, et empêche les impuretés de l’extérieur de pénétrer à l’intérieur.
Un Kagami mochi prendra place également dans le Tokonoma de la maison pendant une dizaine de jour. Le Tokonoma est une petite alcôve que l’on trouve dans la majorité des foyers japonais, destinés à prier les anciens. Le kagami mochi est un plat particulier, composé de trois boules de mochi (pâte de riz) posées l’une sur l’autre, surmontées d’une petite clémentine. Ces mochi pourront sécher et à la fin de la première semaine de l’année, la famille se réunira à nouveau pour partager ce mochi dans un “Zoni”, soupe de légume et poisson.
Le 31 décembre, il est de coutume de manger des toshikoshi soba (nouilles de sarasin) , symbole de longévité. Le plat de réveillon est traditionnellement l’Osechi Ryouri. Ces plats sont présentés dans des boites de bois laqué et préparé à l’avance pour ménager la maîtresse de maison. On trouve ainsi dans ces boites, en fonction des régions, des haricots noirs, des oeufs de hareng, des petits poissons secs… chacun de ces plats ayant une signification particulière.
On mange ces délices en famille, et récemment, l’attention des japonais se porte sur une emission télévisuelle : “Kohaku”, emission de variété présentant la plupart des chanteurs japonais de l’année dans un show à la mesure de l’évènement. Après Kohaku, on se rend généralement au temple motivé par la télévision qui montre des images de japonais faisant la fête d’un peu partout dans les temples du Japon. Le premier janvier et un jour très propice, qui commence par la vue du premier lever de soleil de l’année (hatsu hinode), et symbolise traditionnellement l’année à venir toute entière. Les Japonais se rendent par million dans les grands temples durant les trois premiers jours de l’année, où l’on se fait accueillir par des rangées d’hommes armés de mégaphone pour prévenir des risques divers, et orienter la foule.
La coutûme japonaise veut qu’on ne reçoive pas les voeux de la nouvelle année avant le matin même du premier janvier. Les postes japonaises proposent donc un service (depuis 1900) permettant de stocker les cartes de voeux (Nengajo) et de ne les distribuer qu’au matin du premier Janvier. La pile des cartes de voeux reçue par chaque famille japonaise se mesure en dizaines de centimètres. Et pour ceux qui auraient vu l’anime “Mes voisins les Yamada” des studios Ghiblies, la scène où le père de famille distribue les cartes de voeux aux divers membres de la famille est loin d’être inventée !
Ah ! Après l’année du singe, cette année (2005) sera l’année du coq, si vous souhaitez présenter vos voeux en japonais, ne vous trompez pas entre la formule de l’avant premier de l’an, et celle qui se souhaite après le premier de l’an, on pourrait bien se rire de vous sinon…
- 新年おめでとうございます shin nen omedetô gozaimasu (avant le premier janvier)
- 明けましておめでとうございます akemashite omedetô gozaimasu (après le premier janvier)