Située à 13 Km de Yamagata, à 396 Km de Tokyo, la population est d’environ 1600 habitants. Le site de Yamadéra est dominé au NE par l’Omoshiro yama (1264 m), la « montagne curieuse », dont les pentes forment un ensemble extraordinaire de rochers, torrents et cascades. (Lire la suite…)
Autour de la gare, en allant vers le monastère, on rencontre des restaurants et des magasins qui vous proposent de déguster du « konnya-ku » enfilé sur des baguettes de bambous, et arrosé de sauce soja. Le konnya-ku est une variété de patate.
Si on arrive en train ; du quai, on découvre au loin, les bâtiments du monastère accroché à la montagne, et on mesure l’effort demandé aux pèlerins pour y aller prier. En sortant de la gare, il faut parcourir environ 1 Km, traverser un pont, pour arriver aux bâtiments bouddhistes et au sanctuaire shinto nichés sur le flanc d’un pic rocheux et boisé.
Le temple bouddhiste
Après une centaine de marches, on accède au premier temple bouddhiste : le « konpon chudo ».
Un énorme bouddha ventru, attend la caresse des personnes cherchant un remède où une solution à leur problème. Le bois est patiné, légèrement noirci à l’endroit où se sont posés des millions de paumes de mains.
Le sanctuaire shintô
On accède ensuite à un sanctuaire shintô. Les lieux de culte bouddhiste et shintoïste sont souvent mélangés, où voisins. Un tori où la façade du bâtiment permet de différencier. La cloche tinte, les mains claquent entre elles, les pièces lancées dans le coffre frappent le bois, appelant les dieux du lieu pour lui demander d’exaucer un souhait. Des grigris sont en vente. Les feuilles aux prédictions mauvaises sont pliées et attachées sur des fils tendus, ou sur les branches basses des arbres, laissant le vent et les intempéries balayer, effacer, le mauvais présage.
Le monastère de Risshaku-Ji ou Yama-dera (la montagne du temple)
Après trois cent marches on accède enfin à l’entrée (payante) du monastère. Après quelques 800 marches (j’ai compté….) on termine par le bâtiment de l’Oku-no-in , au sommet de la montagne. Ouf !
Témoignage poignant, visible, autour de l’escalier, prés d’un arbre où d’une roche que ces pierres sculptées pour des enfants disparus : quelques pièces de monnaies, un tissu sur le corps de la statue, un jouet posé à coté. Paix apportée par d’immenses cèdres que l’on découvre lors de l’ascension du pic. Semblant accroché à la roche, plusieurs bâtiments, éparpillés sur la montagne, ouvrent un espace qui permet de découvrir toute la vallée.
Fondé en 860 par le prêtre Ennin, disciple des prêtres d’Enryaku-Ji prés de Kyoto, le monastère a vu la plupart de ses bâtiments en bois reconstruits.
Au moment où nous étions, un ouvrier réfectionnait des tatamis. Il y a eu jusqu’à 1000 moines vivant dans ces lieux. Imaginons l’hiver, une neige abondante dans cette région, et l’été la chaleur parfois élevée, pour mesurer combien la foi devait être importante pour vivre dans ces lieux. L’électricité et l’eau courante ont apporté un confort certain aux moines y vivant actuellement.
Bashõ
MATSUO Bashõ (1644–1694), grand écrivain et penseur, porta à son plus haut degré de perfection le haïku, né au Japon et devenu une forme d’art internationale. Ce poème classique en trois vers comporte 17 syllabes (5, 7, 5), contient un mot se rapportant à une saison et se réfère à une image objective du présent. Basho passera la plus grande partie de sa vie à voyager et à écrire des Haïkus. « La pente étroite du bout du monde », son journal de voyage le plus célèbre, écrit en 1689, constitue un superbe guide du nord du Japon.
Marqué par la force du site de Yama-déra, Bashô, a réalisé ce haïku :
En japonais : | Traduit et adapté au français : |
« Shizukasa ya | « C’est le silence. |
Iwa ni Shimiiru | Même le chant de la cigale |
Sémi no koé » | Entre dans la roche » |
(Bashô) |
Sont là pour évoquer son passage : une statue, ce poème gravé sur un énorme rocher.
Par Alain et Yuriko