Les lundi 12, mardi 13, jeudi 15, vendredi 16 novembre 2007 à 20h au Théâtre Graslin à Nantes, Angers-Nantes opéra organise un opéra en japonais sur la base du livret Susumu Yoshida d’après la pièce de nô Sumidagawa de Kanze Motomasa
Les lundi 12, mardi 13, jeudi 15, vendredi 16 novembre 2007 à 20h au Théâtre Graslin à Nantes, Angers-Nantes opéra organise un opéra en japonais sur la base du livret Susumu Yoshida d’après la pièce de nô Sumidagawa de Kanze Motomasa.
La première représentation aura lieu au théâtre de Cornouaille, le 8 novembre 2007.
Mise en scène Michel Rostain
Décor Jean-Pierre Laroche/ Costumes Chantal Thomas / Lumière Stéphanie Petton
Karen Wierzba, la femme folle
Armando Noguera, le passeur
Quatuor de percussions Rhizome
Commande de l’Etat et du Théâtre de Cornouaille — centre de création musicale, scène nationale de Quimper en 2003. Coproduction Théâtre de Cornouaille – centre de création musicale, scène nationale de Quimper, Angers Nantes Opéra, Opéra de Rennes.
Opéra en japonais avec surtitres en français.
Quimper /Théâtre de Cornouaille (8 & 9 novembre 2007) Nantes / Théâtre Graslin (lundi 12, mardi 13, jeudi 15, vendredi 16 novembre 2007 à 20h)
Rennes / Opera (20 & 21 novembre)
Angers / Grand Théâtre (vendredi 23, samedi 24 novembre 2007 à 20h)
Sumidagawa, pièce de nô du début du XVe siècle, épouse le parcours d’une femme dont l’esprit et les pas s’égarent à la recherche de son enfant disparu. Le passeur qui lui fait traverser la rivière Sumida, l’ultime étape, est celui qui détient le dénouement, qui conduit du monde des vivants au monde des morts, qui transforme le désespoir en acceptation.
A soixante ans, après plus de 35 ans passés en France, Susumu Yoshida ne cesse d’interroger sa culture à la lumière vive de la musique contemporaine. Ici, il garde du nô d’origine l’économie instrumentale, le dépouillement vocal, la force poétique, la tragédie intime. Et devient lui aussi un passeur. Entre Extrême-Orient et Occident, tradition et modernité.
Sumidagawa 隅田川 (la Rivière sumida)
Une première fois, la musique et les voix se déroulent à la façon des emaki, étranges rouleaux qui, depuis l’ère Heian du Xe siècle, mêlent texte et dessin pour raconter les légendes. Comme celui de 1679 qui, en un lent panoramique se bobinant d’une main à l’autre, faisait défiler la célèbre pièce de nô écrite un siècle et demi plus tôt, Sumidagawa (la Rivière Sumida), elle-même inspirée de l’un des 209 poèmes des Ise monogatari (les Contes d’Ise), monument de la littérature japonaise dont les origines se perdent dans les années 900. Sumidagawa n’avait gardé du conte que l’essentiel. La séparation en tant que sentiment, la rivière comme lieu unique, la traversée en barque pour toute action, un poème en guise de fil rouge et ressort dramatique. La légende y gagnait la précision et la simplicité d’une aquarelle.
Une deuxième fois, l’histoire se déroule. Celle d’une femme devenue folle à force de chercher son enfant. Celle de cette femme qui rencontre le passeur qui lui permet de traverser la rivière Sumida. Lui qui sait en feignant de ne pas comprendre, elle qui ignore en feignant de ne pas deviner. Jusqu’à ce que le récit du passeur — ce jeune homme qui est venu, qui est mort, qui repose sur l’autre rive, ne réponde sans le vouloir aux questions de la mère. Et lui permette, en faisant le deuil de ce fils mort et enterré, là, de l’autre côté, d’en retrouver la présence.
C’est ainsi que Susumu Yoshida propose de découvrir son œuvre. Une première fois pour entendre et comprendre. Une deuxième fois, pour voir et ressentir.
Plus que Chikamazu Monzaemon dans son Futago Sumidagawa (1720) ou Benjamin Britten dans son Curlew River (1964), Susumu Yoshida, en réduisant son orchestre à quatre percussionnistes, en se limitant à deux chanteurs, rejoint l’univers intense et minimaliste du Sumidagawa originel.
Après avoir créé sur les scènes de Rennes, de Nantes et d’Angers, le Maharal dans Golem de John Casken en novembre et janvier derniers, le baryton argentin, Armando Noguera, participera à la création mondiale de Sumidagawa.
Biographies
Susumu Yoshida, compositeur
Né le 23 décembre 1947 à Tokyo.
Après une licence d’économie politique à l’Université de Keio (Tokyo), il prend des leçons particulières auprès de Tomojiro Ikenouchi, professeur honoraire à l’Université Nationale des
Beaux-Arts et de la Musique de Tokyo.
Arrivé en France en 1972, il travaille avec Jean-Claude Henri et Roger Boutry au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris où il obtient un 1er Prix de Contrepoint et une 2e Prix d’Harmonie. En 1976, il entre dans la classe de composition d’Olivier Messiaen, Betsy Jolas et Ivo Malec où le 1er Prix lui est décerné.
La plupart de ses œuvres sont éditées chez DURAND.
sumuida
Oeuvres:
“KANA KANA” pour deux pianos et hautbois (1976) — Ed Durand
“IROWA-NIOEDO (Pourtant les fleurs sont belles…)” pour mezzo-soprano et piano (1976) — Ed. Durand
“KODAMA I (Esprit de l’Arbre)” pour violon seul (1977) — Ed Billaudot
“ENKA I” pour soprano et neuf instrumentistes (1978) — Ed Durand, Commande de Radio Sarroise (Saarländischer Rundfunk)
“KODAMA II” pour piano (1978) — Ed Billaudot
“UTSU-SEMI” pour orchestre (1979) — Ed Durand
“ENKA II” pour soprano et neuf instrumentistes (1980) — Ed Durand
“ENKA III – KEÇA ET MORITÔ-” drame lyrique en un acte (1981), Commande du Théâtre National de l’Opéra de Paris
“JYÔ-MON” pour orchestre (1982) — Ed Durand, Commande du Japan Philharmonic Symphony Orchestra
“TOKI-NO-HIBIKI (Résonance du Temps)” pour quatre Ondes Martenot (1983), Commande de l’Etat Français
“KODAMA III” pour flûte avec ou sans piano (1984) — Ed Billaudot
“ENKA IV — LE MARI DE KEÇA-” drame lyrique en un acte (1985), Commande de Radio France
“GAKU” pour flûte, piano et percussion (1986) — Ed Durand, Commande de l’Etat Français
“QUARTETTINO — Ier Quatuor à cordes-” (1987) — Ed Durand, Commande de Radio France
“FANTASIA” pour vingt-deux cordes (1991) — Ed Durand, Commande de l’Etat Français
“RHYTHM MANIA” pour percussion (1992) — Ed Durand, Commande de l’Etat Français
“QUARTETTINO” version orchestre à cordes (1993) — Ed Durand
“KAN-NAGUI (Chaman)” rite musical et chorégraphique (1993) — Ed Durand, Commande de l’Etat Français
Création à la Scène Nationale de Quimper le 6 décembre 1995, mise en scène Michel Rostain
“SHIZEN-TO-EIEN-NI-TSUITE (De la Nature et l’Eternité)” pour ensemble de vielles à roue, Commande du Festival “Aujourd’hui Musiques“
“AYAME-TO-SAREKOBE (L’Iris et la tête de mort, d’après un haïku de Bashô)” pour sept instrumentistes (1996) — Ed. Durand, Commande de l’Ensemble Ilot des Flèches
“CINQ HAIKAI” pour orchestre de chambre (1996) — Ed. Durand, Commande de l’Etat Français
“AGAIN” pour ensemble (1997), Commande de l’Etat Français
“SOTOBA-KOMACHI-Evocation-based on a Noh play” performance for zimbalom and danser (1997) — Ed. Durand, Commande de un Théâtre Pour la Musique
Création à la Scène Nationale de Quimper en 1997, avec Patrick Le Doaré et Maribé Demaille
“CINQ TEMPS DE JEHANNE D’ARC” pour orchestre de chambre (2000) — Ed.Durand, Commande de l’association « la Sève »
“TROIS HAIKUS SUR LES FLEURS DE CERISIER (d’après Issa) ” pour orchestre de chambre (2000) — Ed.Durand, Commande de la ville de Blanc-Mesnil
“CHANTS DE CHAMAN (KAMI-MUKAE, KAMI-ASOBI, KAMI-OKURI)” pour voix de femme (2001) — Ed Durand, Commande du Théâtre de Cornouaille-Scène Nationale de Quimper et de un Théâtre Pour la Musique
Création à la Scène Nationale de Quimper en 1995, mise en scène Michel Rostain
“HIGAN-E (Les Chemins du Nirvâna)” pour ensemble de violoncelles (2201), Commande de la ville d’Argenteuil
Disques:
“ENKA I & II / UTSU-SEMI” – Pathé Marconi EMI C 069–83037
“TOKI-NO-HIBIKI” — REM 311306XCD
“DE LA NATURE ET l’ETERNITE” — Alba Musica AL0197
“AGAIN” — Alba Musica AL0420
Livres:
“HISTOIRE DE LA MARSEILLAISE” — Ed Chuô-Kôron, 1994
“REFLEXIONS SUR ENKA” — Ed TBS-Britannica, 1995
“LA FRANMAÇONNERIE ET LES GRANDS MUSICIENS” – Ed Shinchô-sha, 2004 Michel Rostain, metteur en scène
On dit de lui parfois qu’il fait de l’opéra dans tous les sens.
Évidemment, il lui arrive de mettre en scène le répertoire dans tout ce qu’il a de magnifique (Mozart, Weber, Rossini, Donizetti, etc.). Mais surtout, depuis plus de vingt-cinq ans, il porte à la scène ces œuvres lyriques d’aujourd’hui qu’il a contribué à faire naître, du plus près au plus loin des canons de la musique savante, contribuant ainsi au répertoire du théâtre lyrique et musical de demain.
Il n’a jamais été de ceux qui pensent que l’opéra est mort au XXe siècle. Certains courants de la musique contemporaine l’ont cru. Certaines façons de cultiver la tradition classique comme un musée ont contribué à le faire croire. A l’opposé de cela, et de manière très volontaire, Michel Rostain s’applique, en musicien d’aujourd’hui, à rencontrer un opéra vivant aussi bien en compagnie du jazz qu’aux côtés de la musique contemporaine, des musiques du monde, des musiques amplifiées, des musiques populaires, des musiques traditionnelles, ou d’autres inventions d’aujourd’hui … Avec toujours une même ambition pour les œuvres anciennes comme pour les œuvres nouvelles : contribuer au développement d’un monde lyrique vivant.
Depuis 1995, Michel Rostain est directeur de la Scène Nationale de Quimper.